Les Nouvelles Pensees De SuperMadara

Après sa diffusion complète en compétition au Festival de Cannes 2008 , les producteurs ont très justement estimé qu'un film de plus de 4h15 serait trop long s'il était diffusé en salle , que ça saoulerait les spectateurs (et c'est vrai que 4h15 enfermé dans une salle , c'est assez long...). Alors Steven Soderberg a découpé son film en deux parties , et après une première partie entièrement consacré a la révolution cubaine , cette seconde partie raconte la tentative de révolution en Bolivie qui entraina le déclin et la mort du Che , une seconde partie plus triste, plus dramatique et surtout un cran en-dessous de la première...

Suivant la volonté du Che présenté a la fin de la première partie (la volonté d'étendre la révolution a toute l'Amérique Latine) , le scénario raconte son voyage en Bolivie en 1965 lorsqu'il mena la guerilla bolivienne pour tenter de renverser la dictature mais qui se solda par un échec, une fuite en avant qui ressemble a une chasse a l'homme inégale et la mort du Che , l'intérêt historique très présent et très prenant durant la première partie (avec l'excellent parallèle entre la révolution et le voyage diplomatique) n'est pas aussi marqué dans cette deuxième partie , c'est toujours intéressant de suivre un personnage aussi charismatique mais ça l'est beaucoup moins dans cette révolution...

Presque mis en second plan (en tout cas , c'est l'impression qui ressort...) , Benicio Del Toro doit s'adapter a la maladie du Che qui l'affaiblit grandement et aux changements physiques indéniables , ces bouleversements ne dérange pas tant que ça l'acteur qui comprend et incarne toujours aussi naturellement le mythe , une légende incarné sans excés mais juste avec beaucoup de respect. Sans le très bon Demian Bichir , les seconds rôles sont plus mis en avant mais ils sont pas franchement au top , que ce soit une Franka Potente invisible , un Carlos Bardem discret , un Marc-André Grondin de même , et même le cameo de Matt Damon ne marque pas particulièrement.

Dans la continuité de la première partie (vu que ç'est un seul et même film divisé au montage) , Steven Soderbergh s'attarde encore sur des détails superflus et rallonge lourdement sa mise en scène , mais en plus , la fuite des guerilleros du Che est d'un ennui incroyable : alternant les villages et les fuites , c'est très répétitif et ça manque de consistance malgré de sublime séquences et un réalisme concret , avec une belle photo et un style très documentaire , comme si c'était le vrai Che qui revivait sur l'écran.

Une seconde partie mitigé , qui déçoit face a la première partie sympathique et historiquement passionnante.

Note : 2,5/5

Même si ce n'est pas son genre de prédilection , le cinéma de guerre est resté comme un des piliers de la carrière du grand Steven Spielberg : après une première oeuvre plus délirante et qui ne m'a franchement pas plu (et je ne suis vraiment pas le seul) , "1941" , il a fait durant les années 90 deux des plus grands films sur la Seconde Guerre Mondiale sous deux fronts , "La Liste De Schindler" ou l'histoire vraie et dramatique d'Oskar Schindler , industriel allemand qui a sauvé plusieurs milliers de déportés par courage et aussi "Il Faut Sauver le Soldat Ryan" , deux films ultra oscarisés et les deux Oscars du meilleur réalisateur pour Spielberg . Après un très bon Tintin , il revient avec une adaptation d'un excellent livre de Michael Morpurgo , une fresque guerrière aussi impressionnante qu'émouvante et tellement Spielbergienne !

Adapté du sublime roman de Michael Morpurgo sorti dans les années 80 , le scénario raconte l'aventure épique d'un cheval de ferme adoré par son maitre et une vraie bête de concours qui va se retrouver entrainer dans l'horreur de la Première Guerre Mondiale et qui devra survivre aux épreuves et aux batailles qui ne peuvent laisser que des blessures indélebiles aussi bien sur les hommes que sur les chevaux , une intrigue qui peut paraitre niaise et même guimauve (et certains passages sont trop "gentils") mais la puissance du propos , la justesse des personnages et l'incroyable émotion qui ressort de cette fresque aussi dramatique qu'impressionnante ne peut laisser vrament personne indifférent !

Autour du cheval brillament dressé et magnifique , le casting réunit la crème du cinéma britannique et les espoirs de ce dernier , comme le puissant Peter Mullan , l'agaçant David Thewlis , les talentueux Benedict Cumberbatch et Tom Hiddleston ou encore l'amusant Toby Kebell et bien d'autres que je ne saurais cité , tous ces bons acteurs arrivent a rester derrière le cheval , pour bien rappeler que le point de vue principal de l'histoire reste celui du cheval et que seul le jeune Albert , incarné par le tout nouveau Jeremy Irvine , apporte vraiment un point de vue différent de celui de Joey (le cheval) tout en restant dans le même esprit .

Après avoir réussi brillamment son entrée dans le grand monde de l'animation avec son "Tintin" en performance capture , Steven Spielberg revient a une mise en scène ou son exceptionnelle expérience lui permet de trouver le juste équilibre entre l'émotion , la tension dramatique et l'importance de l'humanité dans l'intrigue et les moments de guerre , des scènes absolument bluffante et qui rappelle ineluctablement la scène culte d'ouverture de "Il Faut Sauver Le Soldat Ryan" , une mise en scène impressionnante qui aurait du lui permettre de concourir pour l'Oscar du meilleur réalisateur cette année !

Une très belle fresque , épique , émouvante et grandiose : du Spielberg a l'état pur , quasiment sans défauts !

Note : 4/5