Good Night, And Good Luck (2006) , Un héros discret du journalisme

Après le duo Woodward/Bernstein qui a réussi, avec conviction et curiosité, a faire tomber le président Richard Nixon après ses magouilles d'espionnage du Watergate, un autre journaliste, lui cantonné a la télévision sur CBS News, a combattu un autre fait marquant de la politique américaine : la chasse aux communistes du sénateur McCarthy. Et c'est l'un des rois de la classe a l'américaine, George Clooney, qui adapte son parcours dans un drame journalistique sobre et réussi, et qui a reçu un lot de récompenses et de nominations qui lui donne tout son crédit.

Retranscription ultra-fidèle des années de combat sur les écrans américains, le scénario raconte la résistance de l'équipe d'Ed Murrow qui a critiqué, malgré la pression, les méthodes injustes et dégradantes de la chasse aux communistes du sénateur McCarthy, un combat pour la liberté d'expression et pour la défense de ses compatriotes américains porté par un regard intimiste, les dialogues, qui donnent parfois l'impression d'être récités, sont une parfaite reconstitution des évènements mais en plus personnel, comme si le spectateur devenait un membre de cette équipe.

Second rôle trop longtemps laissé sur le côté, David Strathairn prouve son talent dans ce rôle très simple, très sobre et qu'il rend aussi humain qu'héroique, un héros du petit écran qui a fait tellement de sacrifices, mais qui est très bien entouré par un George Clooney très modeste dans sa façon de ne pas se mettre en avant, un Robert Downey Jr. discret pour son retour au cinéma ou encore un Frank Langella toujours aussi remarquable, et bien d'autres qui méritent tout autant...

Porté par un choix artistique vraiment très intéressant (ce choix du noir et blanc complet) , la mise en scène de George Clooney rend encore plus sobre et intimiste son scénario, il reste dans la même ligne directrice et garde le cap jusqu'au bout. Et, même si il parait vraiment trop court et coupé, la photographie est juste magnifique, un travail d'orfèvre qui transforme le film en reconstitution historique quasi-parfaite, un grand bravo a Robert Elswit, directeur de la photographie ! 

Un beau drame journalistique, un peu court et récité mais sobre, intisimiste et historique jusqu'au bout.

Note : 3,5/5