Les Nouvelles Pensees De SuperMadara

Bien longtemps considéré comme un acteur pathétique enchainant les nanars comme "Daredevil" ou "Amours Troubles", et bien loin de la carrière maitrisé de son ami Matt Damon, Ben Affleck a du attendre 2007 et son passage derrière la caméra avec "Gone Baby Gone" pour retrouver une notoriété et un respect, mais maintenant en temps que cinéaste ! Et cette année, il nous délivre son formidable "Argo", un thriller politique qui raconte une histoire vraie paraissant extraordinaire, et qui devient un brillant exercice de cinéma politique, qui pourrait amener Affleck et sa bande aux prochains Oscars (Je le souhaite, ce film entrant dans mes favoris pour la prochaine cérémonie !).

Histoire de cinéma mais aussi sur le cinéma, le scénario raconte l'opération mené par un spécialiste de l'exfiltration de la CIA, Tony Mendez, qui doit liberer six diplomates américain d'Iran en pleine révolution islamique en les faisant passer pour des membres d'une équipe de tournage canadienne, une intrigue qui parait extraordinaire mais qui s'est réellement déroulé, et qui devient une formidable histoire de cinéma, une analyse aussi grincante qu'amusante de la réalité géo-politique de cette époque que d'un Hollywood aussi hypocrite qu'escroc, mais toujours avec beaucoup de réalisme mais aussi d'humour.

Aussi bon acteur que réalisateur, Ben Affleck se révèle très sobre et simple comme dans l'esprit du film, et laisse l'aspect cynique et grinçant a sa formidable bande de seconds rôles, comme un Bryan Cranston aussi drôle que tendu, mais surtout un duo hollywoodien aussi old school qu'hilarant, un John Goodman formidable de sympathie et de coolitude ambiante, et un Alan Arkin arrogant, sage et plein de bon sens, mais tout ce casting de gueule est une magnifique réussite !

Très bon devant la caméra, Ben Affleck se révèle très vite brillant derrière la caméra, un maitrise du suspense qu'il réussi a bien laissé s'installer au fil de l'avancement de l'intrigue, et surtout une mise en scène remarquablement équilibré entre la richesse et l'hypocrisie d'Hollywood et le message géo-politique autour d'une monde en pleine guerre froide, un regard historique, réaliste et haletant qui relève de l'exercice de cinéma de très haut niveau !

Un grand thriller historique, un film haletant, drôle et d'un réalisme exceptionnel !

Note : 4,5/5

Dans les années 80-90, une série télé avait marqué les esprits en lancant la carrière d'un acteur a l'époque inconnu, mais qui aujourd'hui est l'une des plus grandes stars du cinéma américain : Johnny Depp. La série était devenu le tremplin de l'acteur pour le grand écran, et la nouvelle du remake ciné de la série était attendu par une troupe de fans de cet oeuvre kitsch et old school de la télé US. Resté très discret dans les salles françaises, le film mérite pourtant d'être vu, parce que c'est un très belle réussite, délirante, surprenante et porté par un duo vraiment solide.

Reprenant le concept de la série mais en le modernisant, le scénario raconte l'inflitration d'un duo de flics débutants et assez maladroit dans un lycée typique américain pour essayer de faire tomber une nouvelle drogue synthétique qui se repand dans les lycées autour du 21 Jump Street, une église qui sert de base pour les inflitrés, une histoire de trafic qui pouvait être sérieuse mais complètement détourné pour devenir un enchainement de scènes aussi marrantes que surprenantes, et qui évoque vraiment bien la mélancolie des années lycée.

L'un est un jeune acteur qui s'est imposé dans le comique et qui réussi son passage dans le dramatique ("Le Stratège" ou le prochain Scorsese), l'autre est le nouvel acteur fétiche de Steven Soderbergh, le duo Jonah Hill/Channing Tatum parait improbable sur le papier, mais a l'écran, les deux acteurs semblent s'être parfaitement entendu, et cette entente donne un duo très solide, les dialogues s'enchainent a un bon rythme et les deux acteurs arrivent aussi a bien gérer en solo : un duo très satisfaisant et qui reviendra avec plaisir pour une suite !

Déjà a la tête du film d'animation original "Tempête De Boulettes Géantes", Phil Lord et Chris Miller passe a la mise en scène live et offre une comédie explosive, tendu et surprenante qui ne perd quasiment jamais le fil de l'action et de l'humour, jusqu'au final, apothéose de violence et d'explosion digne d'un blockbuster mais avec tout l'humour en plus, et c'est vraiment réussi !

Une très bonne comédie, peut-être celle de l'année 2012, délirante, surprenante et redoutablement efficace !

Note : 4/5

Depuis quelques années, le cinéma français manque de film avec une idée vraiment originale. On produit encore de formidables films comme "The Artist", "Intouchables" et les film de Jacques Audiard, mais les idées vraiment originales manque d'ampleur et surtout de présence. Et, dans une année 2012 pas aussi réussi que la précédente pour le cinéma français, le jeune Cédric Jimenez propose une idée de mise en scène créative et prometteuse sur le papier mais qui, le film terminé, devient la fausse bonne idée de l'année.

Composé de magouilles et autres complot en tout genre, le scénario raconte la découverte d'un complot de grande ampleur par un hacker qui va jouer au justicier derrière ses écrans en essayant de découvrir et de révéler la vérité, une intrigue qui promet un film original, mais ça devient très ennuyeux et répétitif de suivre la mise en lumière de ce complot, pourtant terriblement prévisible et classique, et qui se termine sur une fin qui achève le sentiment de déception.

Acteurs tous peu connus du grand public mais dont les visages peuvent revenir a certains, le petit couple terroriste Mélanie Doutey et Olivier Barthelemy se contente de courir et de gueuler en restant dans l'ignorance de l'intrigue, et le méchant pas si méchant Francis Renaud est comme les deux précédents sauf qu'il semble tomber dans le surjeu vraiment profondément, comme si il n'y avait eu aucune direction d'acteurs.

La ou Jimenez a concentré tout son travail, c'est dans sa mise en scène, ou le parti pris des caméras de surveillance fonctionne le mieux, un bon quart d'heure de scènes de poursuites qui apparaissent comme des moments d'intérêt dans un film qui en manque cruellement, mais cette petite réussite n'arrive pas a s'élargir sur l'intégralité du film malheureusement.

Un thriller décevant, une bonne idée qui en devient, en 1h15, une bien mauvais idée.

Note : 1,5/5

Alors qu'en Avril, il était attendu par son public de fans qui est assez important, Tim Burton m'avait bien déçu avec son Dark Shadows, son adaptation assez ridicule d'une série gothique des années 50. Une déception qui s'enchaine avec sa chute dans le monde de Disney, mais ce projet d'animation qui paraissait mystérieux l'an dernier, est devenu encore plus intéressant que Dark Shadows, le trailer de Frankenweenie laissant planer une ambiance digne des films de son ami Henry Selick (L'Etrange Noel de Mr.Jack et Coraline). Et au final, ce film d'animation typiquement burtonien est plus sympathique que Dark Shadows, mais pas un chef d'oeuvre digne du grand Burton des années 90.

Adaptation en version longue d'un court-métrage en live datant des années 80, le scénario raconte comment, par amitié, le jeune Victor va défier la mort pour ramener son chien Sparky, accidentellement écrasé par une voiture, a la vie tel le mythe de Frankenstein, une adaptation de la célèbre histoire adapté et modernisé pour un plus jeune âge, mais qui enchaine les intrigues et personnages secondaires comme du simple remplissage, beaucoup de vide dans le scénario mais une sincérité dans l'amitié entre Victor et Sparky qui se ressent autant qu'elle se voit !

Vu en version française, le doublage des personnages est bizarrement assez souvent clichés, que ce soit le petit japonais, doublé avec un très fort (trop même...) prononcé, une gamine légèrement dérangé et qui se ressent dans le doublage ou encore des adultes soit trop propres sur eux, soit avec des voix bien grossières...

Comme tout nouveau Tim Burton, la mise en scène du maitre du cinéma gothico-fantastique s'applique a créer une ambiance assez inquiétante et glauque, mais le contexte de film grand public l'oblige a laisser une certaine douceur, une émotion qui permet a l'amitié du duo Victor/Sparky de passer l'écran, sinon le film aurait facilement été du niveau de Dark Shadows. Et puis techniquement, rien a redire, c'est très bon et crédible a l'écran !

Un film d'animation sympathique, sincère et touchant mais qui cherche a cacher un certain vide au niveau de l'écriture.

Note : 3/5

Après le brillant Skyfall qui est sans aucun doute un de mes films de l'année 2012, la SF n'avait pas offert beaucoup de gros films cette année. Une période bien maigre mais qui trouve en ce mois de Novembre un sauveur, un film de SF qu'on peut vraiment qualifier d'original et qui crée un univers entièrement nouveau, en transformant le voyage dans le temps en outil criminel du futur. Une idée brillante et remarquablement développé dans un film, certes pleins d'approximations, mais qui est une belle réussite aussi technique que scénaristique.

Complexe et même difficile a comprendre dans son ampleur temporel, le scénario raconte le combat entre Joe, un Looper de 2042 qui sert de tueur pour la mafia du futur a travers le système du voyage dans le temps (la mafia de 2072 envoie ses cibles dans le passé pour s'en débarasser en 2042 sans aucune trace), et lui venu du futur, qu'il aurait du tuer mais qu'il n'a pas pu par vengeance et conscience, une intrigue vraiment complexe et qui, comme pour l'Inception de Nolan, est maitrisé de bout en bout malgré quelques approximations, et la multitude de sujets abordés a travers l'univers futuriste apocalyptique est vraiment intéressant.

Transformation impressionnante, autant au niveau physique que dans son jeu, Joseph Gordon-Levitt s'est pleinement transformé en Bruce Willis jeune, une transformation aussi cynique que réussi mais qui n'atteint pas le niveau du grand Bruce Willis, l'acteur est en très grande forme, et retrouve son niveau des 90's : une performance aussi dramatique qu'impitoyable. Un duel de génie, soutenu par des seconds rôles de poids comme une Emily Blunt aussi fragile qu'imposante, Jeff Daniels sombre et froid ou encore Paul Dano, pour seulement deux-trois petites scènes...

Comme pour son scénario, Rian Johnson propose une mise en scène aussi esthétique que possible, des plans froids et brutaux qui mettent vraiment mal a l'aise (les scènes de meurtres au tromblon), une rigueur implacable qui contraste avec la beauté des effets spéciaux, malgré l'horreur qui apparait sous nos yeux : un monde impitoyable et méchanique, retranscrit avec classe par Rian Johnson.

Un très bon film de SF, original, complexe et esthétiquement sublime malgré quelques approximations.

Note : 4/5